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Article publié le 3 décembre 2014.

LETTRE OUVERTE A Mme HOMOBONO, président du CT "Personnels et Missions"

Suite au vote contre à l’unanimité des OS concernant "la procédure d’organisation de la formation professionnelle à la DGCCRF" lors du CT Personnels et Missions du 25 novembre (cf. compte rendu), l’administration a reconvoqué le CT ce jour.

La CGT a adressé une lettre ouverte ci-dessous à la présidente du CT, Mme Homobono.

La CGT n’a pas siègé au CT de ce jour.

Paris, le 3 décembre 2014

Madame la Directrice Générale,

Aimez-vous le Vaudeville ?

Vous reconvoquez aujourd’hui le Comité Technique « Personnel et Missions » de la DGCCRF après qu’un vote contre à l’unanimité des syndicats vous ait été opposé sur la procédure d’organisation de la formation à la DGCCRF. Vote venant sur la base d’une proposition que nous ne pouvions que refuser.

Cela appelle pour la CGT deux séries de remarques :

Sur le fond d’une part, vous prétendez ne pas vouloir vider le CT de son contenu ni passer outre cette instance. Mais cette posture ne saurait résister à l’analyse. Soumettre le seul document cadre à la représentation du personnel sans même daigner par ailleurs assurer l’accès aux audits des organisations syndicales, aboutit à sortir tout le détail des mesures du champ de la discussion contradictoire. Alors peut-être que dans un jeu de rhétorique digne des plus belles œuvres de la littérature, vous nous démontrerez que siphonner à grande échelle n’est pas vider, mais qui espérez-vous tromper ?

Adopter un document cadre est évidemment important, mais les instructions qui en découlent ont vocation à préciser, à décliner, à donner corps et vie à une problématique. Leur importance est donc à l’évidence au moins de même niveau. Vous ne pouvez attendre que leur passage en force, ou sous silence, soit accepté par la CGT.

Nous exigeons que l’ensemble du dispositif soit soumis à la discussion et cela tant que les contenus n’en sera pas finalisés ! Il est effarant de devoir demander que la discussion sur un sujet s’étende à tous les éléments de ce sujet !

Sur la forme d’autre part, il semble bien que nous changions de genre littéraire. Bienvenue dans la farce !

A quoi cela rime t’il de convoquer un CT à quelques jours de la fin de son mandat, de s’étonner que l’offre décrite ci-dessus soit repoussée et en fin de compte de devoir le reconvoquer tout simplement la veille de fin du mandat ?

La CGT a déjà moult fois critiqué la coquille vide que constituait la mécanique des CT. Nous avons eu, hélas à étendre notre critique générale jusqu’à ce CT qui, faute d’activité véritable, nous semblait aller vers une absence de bilan, ce qui compte tenu des enjeux de la période est à la fois terrible et préoccupant.

On ne peut malheureusement que faire le constat, amère, que cette critique est justifiée jusque dans le moindre détail. La pantomime se sera poursuivie jusqu’au dernier jour !

Cet exploit parachève une œuvre de mépris du dialogue jusqu’à lui faire toucher le sublime. Voilà au moins un satisfecit à décerner à ce CT. La CGT veut croire que les élections de demain ouvriront une ère différente. Dans l’intérêt de tous nous l’appelons de nos vœux.

Enfin Madame, s’il était besoin, la CGT appelle votre attention sur le fait que l’esprit du fonctionnement d’un CT est qu’en cas de reconvocation, les discussions sont cadrées par un ordre du jour qui procède des votes obtenus lors de la première convocation.

Nous osons espérer que ce formalisme minimum, indispensable au confort de chacun dans l’exercice de « dialogue » ou de non participation au « dialogue », ne se verra pas bousculé aujourd’hui. La CGT restera attentive à ce qu’un usage de questions diverses n’abolisse pas cette règle. Il ne faudrait pas que le dialogue social doive aussi passer sous assurance qualité pour qu’au moins nous puissions remplir une fiche de non-conformité.

Ce serait une tragédie…

Madame la Directrice Générale, certains que nous serons en définitive d’accord sur ces considérations, nous en resterons à notre vote exprimé la fois dernière, qui à égalité de texte ne saurait être remis en question.

C’est pourquoi nous ne siègerons pas aujourd’hui.

Veuillez agréer, Madame la Directrice Générale, l’expression de nos salutations distinguées.

Pour la délégation
Le Secrétaire Général,

Vincent Pouchard

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