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Article publié le 15 décembre 2017.

Comité Technique « Personnels et Missions » du 14 décembre 2017 : Pour la CGT, l’heure n’est plus aux commentaires d’énièmes bilans.

Bien au contraire, l’heure et même l’urgence doivent amener le ministre à d’autres choix.

La CGT a pris acte des points inscrits à l’ordre du jour des deux CT convoqués, à l’évidence, dans la précipitation, en cette toute fin d’année, à la date du 14 décembre 2017.

Loin de nous l’idée de considérer que les bilans et baromètre sociaux, le bilan formation 2016, les dispositions de la procédure « Conseillers Mobilité Carrière  », le bilan PARRÉ, ne sont pas importants.

Mais, dans le contexte actuel, la CGT a d’ores et déjà fait savoir dans d’autres lieux et par d’autres moyens ses analyses, ses propositions et ses revendications

Plus globalement, les effets désastreux produits par les réformes successives nécessitent la mise en œuvre d’autres choix à la DGCCRF.

C’est dans ce sens que notre organisation est intervenue, dès l’ouverture par le Ministre Bruno Le Maire, d’un cycle de discussions avec les syndicats et leur fédération représentative des personnels.

Conformément aux demandes de la CGT, une nouvelle réunion présidée par le Ministre devrait être organisée dans les semaines qui viennent.

Dans ce cadre, la CGT entend bel et bien imposer la prise en compte de ses propositions et revendications, qu’il s’agisse des missions, de leurs conditions de mise en œuvre, de l’emploi, des laboratoires, de l’amélioration significative des droits et garanties des personnels.

Cependant, certains éléments nous semblent toutefois devoir être pointés : à l’évidence, tant le bilan social 2016 de la DGCCRF que le premier baromètre social des DDI –partie MinEFI montrent qu’il y a urgence.

Les bilans sociaux se suivent et se ressemblent. Le chapitre « conditions de travail  » est particulièrement évocateur. Lors des visites médicales, 133 agents (119 en 2015) ont exprimé une situation de souffrance au travail, de violence ou de harcèlement. Les constatations cliniques des médecins de prévention confirment des situations d’épuisement professionnel, des syndromes dépressifs. Cela ressort également des expressions des agents répondant au questionnaire du baromètre social des DDI : la charge de travail trop élevée n’est pas sans incidence négative sur la santé (fatigue, anxiété, nervosité et irritabilité sont mises en avant).

Ces chiffres transmis par les médecins de prévention sont, sans aucun doute, en dessous de la réalité, car 50 % de la population ont un taux de couverture médicale insuffisant (17 départements), ou en sont démunis (15 départements). Et par ailleurs se présenter spontanément au médecin de prévention n’est pas facile car le premier sentiment perçu par l’agent est sa culpabilité et sa remise en cause individuelle. Or, ce sont bien les conditions de travail dégradées et le manque d’effectifs qui contribuent à générer ces pathologies.

On assiste d’ailleurs à une explosion des congés longue maladie et longue durée, respectivement + 105 % et + 89.7 % par rapport à 2015. Les congés ordinaires de maladie augmentent également dans de fortes proportions (+ 22 %).

Aucune analyse n’est produite dans ce bilan !

Selon le baromètre, le pessimisme domine chez les répondants. 68 % des agents expriment des doutes liés aux changements organisationnels et à la politique RH : ils pointent en premier lieu la baisse des effectifs, le non-remplacement des départs en retraite (29 %), la fermeture et la fusion de services, les restructurations sans cohésion de missions (25 %), l’évolution des missions, métiers et l’abandon de missions.

65 % expriment des incertitudes, des critiques au regard de la dégradation de l’organisation du travail et de la charge de travail et des exigences accrues.

Huit ans après la création des DDI, seuls 18 % des agents MinEFI répondants ont le sentiment qu’une culture commune existe au sein de leur DDI (score très nettement inférieur à celui enregistré pour l’ensemble des DDI (34 %), alors que la conscience d’une culture propre au sein de leur service s’exprime très fortement (77 %).

Au travers des commentaires émis par ces agents, c’est la perte de sens du travail qui est aussi durement ressenti, la déqualification, le sentiment d’abandon.

Ce constat n’est pas nouveau, la CGT s’est maintes fois exprimée sur ces questions, se faisant ainsi l’écho des personnels.

Aussi, pour la CGT, l’heure n’est plus aux commentaires d’énièmes bilans. Bien au contraire, l’heure et même l’urgence doivent amener le ministre à d’autres choix.

C’est pourquoi la CGT ne participera pas à ces deux CT.

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