Article publié le 25 juin 2019.
IDÉE REÇUE n° 7 : There is no alternative !
Nous étions le 6 juin...
Dans une parodie cynique de mémoire, nous avons pour la 75eme fois revécu la journée de sacrifice qui a changé la marche du monde. Politiques, médias, tous nous ont agonis d’empathie, de souvenirs triomphants. Ils nous ont, le temps d’une journée, rassuré de la solidité des vieilles alliances.
Mais il y a un hic.
Que nous dit le 6 juin 1944 que le 6 juin 2019 ne sait plus nous dire ?
Ces héros venus d’ailleurs ont renversé le destin alors que leur époque leur opposait des difficultés bien plus considérables que celles que nous connaissons aujourd’hui : sang, haine, misère, ruine matérielle et intellectuelle.
Pourtant, de la libération sont nés de nouveaux droits, de nouvelles libertés, l’emploi, la prospérité, la sécurité sociale, les services publics.... Le progrès social pour le plus grand nombre.
Mais alors que nous sommes au pinacle de la richesse, nous laissons la peur confisquer les libertés individuelles ; nous laissons nos oligarques casser les équilibres institutionnels, brader le patrimoine commun ; nous laissons se jouer la tragédie de notre inhumanité face aux plus modestes, aux chômeurs, au défi migratoire.
Nous laissons l’héritage des libérateurs s’étioler sur l’autel de l’orthodoxie budgétaire.
L’alternative est là, qui ne demande qu’à être saisie. Il faut cesser de n’être plus que des administrés pour redevenir des citoyens, acteurs de la démocratie qui nous a été rendue.
Nous avons rendu un hommage sincère et admiratif à ceux qui ont dit non. Sommes-nous sûrs ce faisant d’avoir fait preuve de mémoire ?
Alors que de grands enjeux de transformation sociale et écologique se présentent, n’ayons pas peur des choix et des engagements.
Notre modèle de société, n’ayons pas peur de le garder, ayons peur de le perdre.
Télécharger le fichier :