Article publié le 30 septembre 2015.
Communiqué de Presse : Et hop ! Un nouveau scandale !
Depuis plusieurs années, les agents de la DGCCRF, relayés par leurs organisations syndicales, s’inquiètent de l’impact des réformes sur leur administration tant en terme de déploiement que d’efficacité. Le déclenchement d’un nouveau scandale, celui des moteurs truqués de l’un des leaders mondiaux de l’automobile jette un nouvel éclairage sur la déliquescence des capacités publiques de surveillance.
Ce scandale Volkswagen ne saurait être conçu comme étonnant. La compétition mondiale pour les parts de marché et la rentabilité est de nature à favoriser les comportements trompeurs.
Dès lors que le choix politique est fait de promouvoir cette compétition, il est indispensable d’assurer qu’elle soit loyale. Il est aberrant d’entendre les responsables de l’Etat dire que les tests sont peu fiables, qu’il n’existe pas de protocole, que la détection des tricheries est difficile. L’Etat français dispose de corps d’enquêteurs qui n’ont jamais reculé devant les défis du progrès technique, il dispose du réseau public de laboratoires du SCL. Ces ressources ne demandent pas mieux que de remplir leur office. Las, la DGCCRF et le réseau de laboratoires du SCL ne connaissent plus que restructurations, contraction de moyens tant humains que techniques et à l’arrivée, systématisation et déqualification rampante.
La CGT clame depuis des années que les laboratoires du SCL doivent, au surplus des analyses qu’ils fournissent aux réseaux de la DGCCRF et de la DGDDI, évoluer vers la recherche de modes de preuve et l’expertise dans la démonstration des fraudes complexes.
L’outil existe, les compétences s’y trouvent, la concrétisation n’est qu’affaire de volonté politique. Combien de crises du cheval, combien de crises du monde agricole, combien de scandales Volkswagen faudra-t-il avant qu’il soit admis que le contrôle économique est un facteur de stabilité de l’économie et non une entrave à son fonctionnement ?