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Article publié le 12 mars 2020.

Changement de dénomination des structures déconcentrées A quand les DREETS-XYZ-PP ?

Lors de la réunion interministérielle du 10 janvier dernier, le cabinet du 1er Ministre a validé le choix du nom des nouvelles entités dans le cadre de la réforme de l’organisation territoriale de l’Etat (OTE). Il a ainsi été acté que les structures régionales et certaines structures départementales hébergeant les agents de statut CCRF vont encore changer de nom :

 Au niveau régional, les DIRECCTE deviendront manifestement des DREETS (Directions Régionales de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) ;

 Au niveau départemental, les DDCSPP deviendront des DDETSPP (Directions Départementales de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations) par l’ajout des UT du Travail !

Outre les frais administratifs engendrés par un nouveau changement de dénomination (notamment avec la nécessité de renouveler inutilement les plaques signalétiques, formulaires et tampons, cartes de visite individuelles, etc...), la CGT dénonce encore une fois le manque de cohérence, de clarté et de concertation.

Pour rappel, à la suite des arbitrages politiques dans le cadre des réformes mises en œuvre en 2009/2010 (RGPP/REATE) ont été détruits des services pourtant ancrés dans le paysage administratif français et connus des usagers : les DDASS, les DRIRE, les « Services vétérinaires », les services de la « Concurrence, consommation » et de la « Répression des Fraudes »... Or, tous ces services, facilement accessibles aux citoyens et dotés d’une identité forte, ont malheureusement été éclatés et morcelés pour se recomposer dans de nouvelles structures aux dénominations nébuleuses et aux missions tentaculaires : les DREAL, DIRECCTE, DDPP ou DDCSPP.

En ce qui concerne plus spécifiquement nos missions de protection des consommateurs et de régulation concurrentielle des marchés, plusieurs rapports de hauts fonctionnaires avaient ouvertement critiqué ces réformes, pointant de façon flagrante les dysfonctionnements de cette nouvelle organisation territoriale, le manque de lisibilité et de visibilité des nouvelles structures.

Plus de 10 ans après, nous constatons par conséquent que nos élites libérales ont parfaitement retenu la leçon : aucune concertation avant la décision de changer de nom, et aucun pragmatisme dans la recherche des acronymes, puisque les sigles sont encore plus incompréhensibles et confus !

Ainsi, la CGT déplore qu’au niveau régional, les mots « concurrence » et « consommation » aient été supprimés de l’acronyme pour ne garder que le mot « économie ». Nos décideurs politiques se mettent-ils parfois à la place des usagers lorsqu’ils « réfléchissent » ? Pensent-ils réellement que de la sorte, nos principaux interlocuteurs (consommateurs, entreprises, autorité judiciaire, services administratifs coopérants) seront mieux orientés, alors même qu’ils commençaient tout juste à comprendre ce que faisait une DIRECCTE ou une DDCSPP ?

La CGT dénonce des changements de dénominations pensés par des technocrates pour des technocrates éloignés des réalités du terrain. Savent-ils seulement que ce sont les fonctionnaires dans les territoires (à l’accueil, dans les entreprises, au tribunal) qui devront encore une fois expliquer à leurs différents interlocuteurs que, oui, leur entité a encore changé de nom, et que oui, c’est mieux ainsi parce que cela a été hautement décidé dans un cabinet ministériel !

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