Article publié le 22 juin 2007.
Après le radar inversé, le baromètre miraculeux
« Personne dans cette maison n’a réussi à résoudre la contradiction entre l’affirmation de notre mission d’accueil des consommateurs et notre impossibilité de prendre en charge les litiges relevant du droit civil . »
Le Directeur général, lors de la réunion des IP le 19 juin 2007 a présenté sa dernière invention : le baromètre miraculeux.
Cette nouvelle application, humblement baptisée « baromètre des réclamations », entrera en service le 2 juillet prochain. Cette machine infernale, en 3 clics de souris s’il vous plaît, se substituera à l’ancienne application « accueil du public ».
Ce nouveau baromètre révolutionnaire n’annonce que les orages. Tous les agents au contact du public, les secrétaires, les cadres, devront alimenter le grand œil de cette nouvelle grenouille qui se veut plus grosse que le bœuf.
La moindre réclamation, par courrier, courriel, téléphonique ou accueil physique devra être enregistrée selon un menu déroulant d’une précision stupéfiante. Ainsi, par exemple, le moindre litige sur l’immobilier sera codé selon 6 items, subdivisés chacun en 6 à 11 sous-item, puis, s’il ressort de la sphère contractuelle, le litige sera analysé selon 8 typologies déclinées chacune en 5 à 8 sous-typologies.
Problème non résolu par le baromètre miracle : la violence de l’orage déclenché par ces saisies en cascades. Car certaines réclamations n’arrivent pas à être codifiées dans cette grande machine à faire du vent. Ce baromètre, lauréat du prochain concours « Lépine » ne présente qu’un seul défaut : Personne ne sait, sauf notre Directeur général bien sur, à quoi peut bien servir cette machine grotesque.
Cette nouvelle application ne répond à aucune des préoccupations annoncées dans le message aux directeurs régionaux du 20 juin 2007. Le Directeur général, sans la moindre concertation avec les praticiens de terrain a inventé un outil parfaitement inutile, surdimensionné et, surtout, en ces temps de pénurie d’effectifs, chronophage.
Nous attendons avec impatience la nouvelle version de l’application car il manque à l’évidence, une fonctionnalité essentielle à ce bijou de la mécanique de haute précision : la destruction automatique de toute réclamation n’entrant pas dans les typologies proposées.
