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Article publié le 15 novembre 2010.

Compte Rendu du Groupe de Travail - Enquête « situation au travail » : Les agents disent que les conditions de travail au SCL sont catastrophiques !!!

Les travaux du CHS Spécificique au SCL, notamment sous l’impulsion de la CGT, ont abouti à la fin de l’année dernière à la nécessité de réaliser une enquête relative à l’appréciation par l’ensemble des agents sur sa situation au travail. Ce groupe de travail (qui s’est tenu le 29 septembre dernier) avait pour objet d’en exploiter les résultats et de préparer le prochain CHS S le 16 novembre 2010.

Le CHS S a choisi d’utiliser une enquête normalisée dite SUMMER utilisée notamment par l’INRS pour une grande enquête en 2003 dont on retrouve les résultats ici :

http://www.inrs.fr/htm/sumer_2003_facteurs_psychosociaux_travail.html

A noter :

 l’examen de l’instruction de l’UD sur les accidents de service est reporté au prochain CHSS (16 novembre 2010) par refus des organisations syndicales de détourner le temps consacré à cette journée de travail

 L’absence de M. Randa, nouvel IHS du CHSS. Il prendra officiellement ses fonctions lors du prochain CHSS le 16 novembre.

 L’absence de Mme Andrée (médecin coordonnateur), pourtant invitée, qui n’a pas donné suite à cette invitation. En conclure ce que l’on voudra, mais la CGT note que c’est un mauvais signe donné à ces préoccupations que sont nos conditions de travail.

Exploitation des résultats de l’enquête

Une forte participation des agents notamment les femmes et les adjoints de laboratoires !!

343 questionnaires ont été transmis sur un effectif de 438 personnes. En moyenne, 79% du personnel a répondu et s’est donc senti concerné par le sujet.

Résultats non exploitables : certaines questions n’ont pas été renseignées par les agents. Une note chiffrée n’a donc pas pu être affectée à chacun des 3 axes que sont la « demande psychologique » (Q.10 à Q 18), la « latitude décisionnelle » (Q4 à Q9), et/ou le « soutien professionnel » (Q19 à Q26). 11 % des questionnaires rendus entrent dans cette catégorie.

Réponses par catégorie et genre :

Les catégories A ont moins bien répondu, les catégories C sont celles qui se sont senties le plus concernées, avec un meilleur taux de réponse. Les femmes par ailleurs ont mieux participé que leurs collègues masculins, bien que de nombreuses réponses n’aient pas été renseignées sur le genre.

Réponses par laboratoires :

Il existe des disparités importantes dans la participation des agents selon les laboratoires. Pour l’instant, nous n’avons pas d’explications tangibles.

Au SCL les situations de travail sont tendues et passives :

Globalement, il faut reconnaître que les agents dans leurs réponses expriment une tension importante au SCL. Ainsi :

35 % des questionnaires exploitables expriment une situation de travail « tendue », (32% de A, 37% de B, 30% de C) faisant de ce ressenti le 1er caractère au SCL.

Les femmes (qui se sont déclarées) sont 37% à se sentir en situation « tendue » contre 24% pour leurs collègues masculins, plus majoritairement situés dans la classe dite des « actifs ».

L’enquête de L’INRS situe la moyenne des catégories socioprofessionnelle jugées en situation « tendue » à 23%. Nous sommes donc bien au-dessus de la moyenne !!!

28% expriment une situation « passive » de travail dans leurs réponses (peu de demande psychologique accompagnée de peu de latitude décisionnelle). Voici la répartition par catégorie : A : 7%, B : 16%, C : 55%.

L’INRS sur l’ensemble des catégories socioprofessionnelles classent dans cette catégorie « Passive » les ouvriers, qualifiés et non qualifiés.

27 % des agents se ressentent dans la situation des « actifs » (forte demande psychologique mais forte latitude décisionnelle). Les catégories A sont dans cette situation à 51%, puis les B à 16 % et les C à 5%.

L’INRS classe dans cette catégorie les cadres, les ingénieurs, les techniciens de maîtrise.

9 % des agents s’estiment en situation dite « détendue » à savoir peu de demande psychologique accompagnée d’une forte latitude décisionnelle.

Les femmes semblent plus stressées au travail. La CGT demande à croiser ces résultats avec le taux de temps partiel pour voir s’il y a une corrélation entre les 2 indicateurs. (Par catégorie : 30% de femmes sont en catégorie A, 50% en catégorie B et 20% en catégorie C)

Vous trouverez en pièce jointe le diagramme de Karasek sur lequel sont positionnés les agents du SCL (dans leur globalité et par catégorie).

Les agents du SCL ont un ressenti de leur travail systématiquement plus dégradé que les professions comparables quelque soit leur catégorie. Que l’ensemble des agents du SCL soit positionné entre les Ouvriers qualifiés de manutention et les Ouvriers travaillant dans le secteur artisanal en dit long sur la situation catastrophique faite aux agents du SCL.

La CGT demande que les résultats soient exploités en % de réponses exprimées et exploitables (au principe que les votes « blancs » ne peuvent diminuer le ratio de réponses)

Dans la moitié des laboratoires, la situation est tendue :

Il faut souligner que la moitié de nos laboratoires sont dans cette situation, le 1er caractère de réponse des agents étant parfois à plus de 40-50% « tendus ». Les laboratoires concernés sont dans le même temps ceux qui ont le plus massivement répondu, rendant significative l’exploitation statistique des résultats.

Il faut noter que pour 3 autres de nos laboratoires, le 1er score de réponses est « passif » pour 29% à 37% du personnel !

Pour la CGT, cela montre que de manière générale les problématiques d’organisation du travail concernent l’ensemble des laboratoires et des agents. Cette problématique concerne donc au premier plan l’Unité de Direction du SCL qui doit ouvrir sans délai ce chantier avec la mise à disposition des moyens adéquats en associant au plus près les agents des laboratoires compte-tenu du fait que nous devons analyser les réponses des agents des différents laboratoires au regard de leur organisation : nombre de pôles de compétence, personnel, programmes d’accréditation, domaines d’activités et polyvalence, stress dû aux consignations-saisies, etc.…

Le soutien social, facteur aggravant si absent

Le score du « soutien social » moyen exprimé au SCL est de 23,3% (identique à la moyenne des catégories socioprofessionnelles de l’enquête INRS).

Les réponses ont été « découpées » en 3 tranches de scores à la demande de G. Peruilhé :

 risque faible coté de 24 à 32 : 16 personnes.

 risque moyen coté de 9 à 23 : 76 personnes.

 risque élevé coté de 8 à 16 : 17 personnes.

La CGT ne trouve pas très opportun de découper par tranches purement mathématiques les réponses d’agents qui de toute façon se ressentent en situation tendue. Elle demande à ce que la situation de bien l’ensemble des 109 agents se ressentant en situation tendue et non pas seulement 17 agents soit considérée. Elle demande également la publication d’un histogramme sur l’ensemble des réponses des 109 agents pour observer la tendance globale de leur sentiment de soutien social (sont ils majoritairement situés à un score proche de 9 ou de 23, pour le risque jugé « moyen » ???)

Globalement, il est urgent de se saisir de ces résultats qu’il faut bien juger préoccupants et organiser rapidement des réponses, à la fois pour nos 17 collègues – anonymes- mais dont les réponses reflètent une certaine (dés)organisation, et instaurer des solutions durables pour l’ensemble du personnel.

Le traitement des risques.

Plusieurs pistes à explorer. A situation nouvelle, inventivité et exploration de solutions s’imposent.

 1er acteur : le médecin de prévention. (pour rappel, Mme André était absente !)
Est évoquée l’idée d’un GT avec les médecins de prévention. Contact sera pris avec eux par Gérard Péruilhé

 2emes acteurs : les chefs d’établissement. Les résultats ont été envoyés aux chefs d’établissement et seront discutés lors leur prochaine réunion.

 Des GT locaux, pour identifier des problèmes spécifiques à chaque laboratoire, incluant le médecin de prévention, le chef d’établissement, et éventuellement l’assistante sociale. Ce GT serait apte à abonder le document unique sur ces questions.

La CGT rappelle que ce travail sera inutile s’il n’est pas accompagné d’un signe fort du chef de service en direction des chefs d’établissements. C’est bien l’ensemble du collectif de travail du SCL qui est placé dans une situation catastrophique.

La CGT indique qu’un système (novateur certes, mais adopté dans de nombreux pays) de « notation à 360° » (principe de la notation descendante et ascendante) serait certainement une piste de nature à améliorer les échanges.

LA CGT indique que le SCL ne saurait être à la fois le malade et le thérapeute. Elle réclame l’observation et le dépouillement de ces résultats par un spécialiste de la question à savoir un sociologue des organisations ou un psychologue du travail

L’idée est acceptée par G. Péruilhé pour le prochain CHSS, et demande aux OS des pistes.

Système d’alerte.

G. Péruilhé souhaite que soit mis en place un système d’alerte sur les risques psycho-sociaux, mais s’agira t’il d’un correspondant au niveau local (médecin de prévention- avec le souci de la confidentialité à laquelle ils sont soumis) un équivalent du cahier H&S, un membre du CHSS ?

La CGT ne peut qu’être interpellée par une telle demande. Elle a été la 1ere à alerter sur ces sujets via ses représentants en CHSS, alertes qui n’ont pas toujours été prises au sérieux…

Depuis longtemps, la CGT dénonce des conditions de travail difficiles au SCL et n’a jamais hésité à alerter la Direction de situations individuelles particulièrement tragiques.

Les agents, par leur participation forte et inédite aux mots d’ordre d’action des Organisations Syndicales ont eux-aussi tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises.

Aujourd’hui, le constat de conditions de travail catastrophiques ne peut plus être discuté.

Il s’agit maintenant pour la Direction du SCL et en premier lieu à Gérard Péruilhé de prendre leurs responsabilités en commençant par mettre sur la table des moyens, des effectifs, une politique de développement des activités du SCL pour répondre aux besoins de la DGCCRF, de la Douane et des citoyens.

Il faut complètement mettre à plat et revoir l’ensemble de l’organisation du travail au SCL, tant dans les laboratoires, qu’entre les laboratoires et l’unité de direction du SCL et enfin entre le SCL et les autorités de tutelles que sont la DGCCRF et la Douane.

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