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Article publié le 18 février 2010.

CHSS extraordinaire du 27 janvier 2010 - explosion au laboratoire d’Oullins

Alors que les collègues du laboratoire d’Oullins réalisaient une analyse courante, une explosion suivie d’un début d’incendie s’est produite le 6 janvier vers 17 h au laboratoire. Les organisations syndicales ont demandé la tenue d’un CHS spécial, Celui-ci s’est réuni le 27 janvier au Laboratoire d’Oullins.

Pour la CGT, ce CHSS ne s’est pas réuni dans de bonnes conditions : un report de quelques jours a été refusé alors que notre représentante titulaire ne pouvait s’y rendre pour cause d’audit, l’ensemble des ACMO n’étaient pas présents et par ailleurs, il n’y a pas eu d’enquête préalable réalisée par un groupe de travail issu du CHSS. Aussi le CHSS n’a pu disposer de l’ensemble des éléments. Dès lors, tout était réuni pour que les résultats du CHSS soient décevants.

La santé des agents et leur ressenti

En premier lieu, il faut préciser que l’accident n’a pas provoqué de blessures touchant les agents concernés. Ensuite, le médecin de prévention et le psychologue ont été alertés le lendemain. Ils ont organisé une réunion d’une heure pour tous les agents et les responsables de services, sur les causes et le ressenti émotionnel du personnel. Des informations sur le traumatisme de ce type d’évènement ont été délivrées et un suivi médical et/ou psychologique a été proposé.

Les deux agents principalement concernés se sont entretenus au téléphone le 8 janvier avec le médecin de prévention, puis ont été reçus le 12 janvier ainsi que les 2 responsables hiérarchiques.

Au jour du CHSS, leur état de santé est bon. Ils seront convoqués de nouveau début février pour faire le point puis dans 3,6, et 12 mois s’ils le désirent.

Le médecin de prévention pense au vu des entretiens que les 2 personnes ayant vécues l’accident sont en état de reprendre les mêmes activités si besoin. Par contre, nous n’avons pas eu connaissance des souhaits des agents en la matière.

Par contre, un agent du laboratoire s’est vu prescrire des examens sanguins après s’être plaint de céphalées et de vomissements suite au nettoyage de sa salle d’analyse tapissée par les suies.

Les pièces endommagées par l’incendie seront remises en état par une société spécialisée. Par contre, le nettoyage des autres pièces a été effectuée par les agents !

Déroulement des évènements

L’analyse avait pour objectif de quantifier la migration d’éléments chimiques à partir de boites destinées au stockage de denrées alimentaires, cette analyse comporte une étape de stockage à 60° C des boites contenant de l’iso-octane puis un refroidissement à 20 °C.

Comme la pièce où l’analyse était réalisée n’était pas à la température de 20°C, ces boites ont été disposées dans une étuve à 20 °C.

Celle-ci était en partie corrodée, bien moins ventilée et n’était pas antidéflagrante.

Le nombre de boites était plus important que ce qui est recommandé par la norme pour faire des essais de répétabilité.

En conséquence, l’étuve contenait environ 4,4 litres d’iso-octane, ce qui était supérieur aux multiples préconisations de prudence de la norme.

L’étuve a donné des signes de fluctuation de température. Nous ne savons pas si cela avait déjà été le cas par le passé (notamment lors des contrôles métrologiques).

Puis l’étuve a explosé, l’a projetant au sol où le solvant s’est répandu et s’est enflammé.

Compte-tenu des conditions dans lequel se déroulait ce CHSS, nous avons refusé que les collègues ayant subi l’accident viennent seules assumer les responsabilités de celui-ci.

L’incendie n’a pu être circonscrit par les deux collègues, elles ont alors enclenché le bouton d’alerte incendie mais la sirène ne s’est pas déclenchée !!! Car le système est programmé avec une temporisation de 5 mn !!! Toutefois, une procédure permet de le faire sonner directement grâce à un bouton situé à l’accueil mais peu de personnes le savaient !!

Suites à donner en matière de méthode

 Contacter les autres laboratoires qui ont participé à la mise au point de la norme pour savoir ce qu’ils en pensent et que faire (étuve spécifique à ce genre d’analyse, étude d’un autre solvant moins inflammable, quantité de solvant importante pouvait-elle seule déclencher l’inflammation.)

 Arrêter l’utilisation cette méthode en attendant d’en savoir plus

 Revoir les DU et approfondir pour mieux connaître les risques de ce type d’analyse (dans le DU, la dangerosité potentielle n’était pas mise en avant, et n’a donc pas été prise en compte dans le PAP alors même que ce type de risque avaient été signalés par les collègues).

La CGT a demandé à ce qu’un chapitre « risque incendie explosion » soit créé dans le DU. L’administration, l’ACMO d’Oullins et les autres OS ont décidé que ce n’était pas utile car figurant normalement dans chaque type d’analyse ! On a constaté l’efficacité du dispositif !!

Les décisions prises à l’issue de ce CHSS pour tous les laboratoires :

 Faire régulièrement des exercices d’évacuation au moins 2 par an

 Rédiger une instruction sécurité incendie

 Apprendre ou faire des rappels sur le fonctionnement de l’alarme à tout le personnel, pour pouvoir agir en absence de l’ACMO et du directeur

 Faire des exercices de manipulation d’extincteurs

 Faire contrôler le SSI y compris détecteurs, déclencheurs et bouton poussoirs.

Pour la CGT, ce CHSS n’a pas pris toute la mesure de cet accident :

Ce qui aurait du être fait lors de ce CHSS : retracer l’arbre des causes, cela sera fait par M. Rollens, l’ACMO d’Oullins et les responsables de la section puis examiné au prochain CHSS.

Ce qui aurait du être décidé pour tous les laboratoires :

 le contrôle des étuves semblables en fonction de leur utilisation,

 l’identification en tant que tel du risque incendie explosion,

 des formations spécifiques

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