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Article publié le 2 septembre 2010.

CGT - SOLIDAIRES - FO : TOUS en GRÈVE le 7 septembre pour faire reculer le gouvernement sur la réforme des Retraites

Les actions continues des organisations syndicales, et plus largement des salariés du public et du privé au cours du deuxième trimestre 2010 (plus de 2 millions de personnes dans les manifestations contre le projet de loi Retraite du 24 juin) constituent les premières mobilisations contre le projet de loi régressif sur les retraites. Il est indispensable qu’elles s’amplifient aujourd’hui pour faire fléchir le gouvernement et le forcer à retirer ce texte.

Le texte est actuellement examiné à l’assemblée, sur des bases que les syndicats, unanimement, rejettent.

Il repose sur des mensonges éhontés visant à détruire le système actuel fondé sur le principe de solidarité intergénérationnelle de répartition, pour lui substituer à terme un système par capitalisation au bénéfice des compagnies d’assurances et autres organismes financiers.

1er mensonge : l’argument démographique

Aujourd’hui en 2010, on compte 4 retraités pour 10 actifs salariés cotisants. En 2050, le ratio passera à 7 pour 10, soit une hausse de 75%. Notre système par répartition ne serait donc plus viable. Mais on oublie dans cette présentation l’augmentation de la productivité.
Or, la progression de la productivité du travail sur la même période dépassera ce taux de hausse. En effet, un taux de hausse de la productivité du travail même faible, de l’ordre de 1,75% annuel (à rapprocher du taux observé sur les 50 dernières années [1]) garantit un doublement sur 40 ans, supérieur aux besoins à couvrir.

La réalité, c’est que les gains de productivité sont, depuis 20 ans, accaparés par le capital au détriment du travail.

Une augmentation progressive et continue des cotisations sociales permettrait de garantir le versement des retraites futures.
Mais le gouvernement privilégie dans son projet deux leviers seulement : l’augmentation de la durée de cotisation (de 37,5 à 40 puis à 42 ans) et le recul de l’âge de départ à 62 ou 65 ans pour partir avec un taux plein ; taux plein que très peu de travailleurs pourront atteindre, eu égard au fait que les nouveaux entrants sur le marché du travail commencent à cotiser en moyenne vers 24 ans.

24 + 42 = 66 ans. 66 ans assortis d’une baisse sensible du niveau des pensions. Quelle escroquerie !

2nd mensonge : l’argument économique

Le système actuel serait structurellement déficitaire. Or, la réforme en cours ne permet pas de garantir la pérennité du dispositif. La loi prévoit en effet, à l’instar des textes de 1993 (Balladur) et 2003 (Fillon) une clause de "revoyure" pour rééquilibrer à nouveau les comptes.
Pourtant, d’autres solutions existent : par exemple, revenir sur les exonérations exorbitantes de charges sociales concédées au privé ces dernières décennies [2] . Ou encore, instaurer une politique volontariste de plein emploi qui conduirait mécaniquement à une augmentation des ressources.

Mais le patronat est arc bouté sur le dogme du coût du travail, refusant de voir les coûts autrement plus dispendieux du capital, dont les exigences de rentabilité explosent depuis 30 ans.

Pire encore, on a assisté sur les 25 dernières années à un transfert de près de 10% du PIB de la masse salariale vers les profits.
Aujourd’hui, les vrais gangsters ne sont pas seulement ceux qui dévalisent les agences bancaires, mais surtout le patronat qui commet tous les ans un véritable hold-up sur la richesse produite.

3ème mensonge : l’argument d’égalité

Réformer les retraites des fonctionnaires, aligner leurs cotisations sur les taux du privé participerait d’une volonté d’égalité que personne ne pourrait refuser.

Mais on oublie de dire que derrière cette énième réforme « technique » du régime des retraites se profile un tout autre objectif : réduire la protection sociale et les salaires différés pour laisser libre champ aux compagnies d’assurances et aux fonds de pension pressés de mettre la main sur cette manne de plusieurs dizaines de milliards par an

Ne soyons pas dupes ! La volonté du gouvernement est dictée, sur le sujet des retraites comme sur d’autres, par les exigences du patronat et du capital.

Cette réforme n’est pas une fatalité. Elle doit être retirée.
Les Français ne sont pas, malgré l’intoxication générale des médias, « résignés » à voir leur retraite et leurs conditions de vie dégradées durablement par ce nouveau texte !

Ils entendent faire revenir le gouvernement sur ce projet inique qui creuse les inégalités et fragilise le lien social.

Aussi, dans le cadre unitaire affiché par les centrales syndicales nationales, les syndicats de la DGCCRF signataires appellent tous les agents, actifs et retraités, à participer massivement à la grève du 7 septembre et aux manifestations partout dans les territoires.

Notes

[1La hausse moyenne annuelle pour la productivité horaire tous secteurs économiques confondus est supérieure à 4% sur la période1950/2007

[2Dans deux rapports sur les exonérations de charges sociales transmis à la commission des finances de l’Assemblée nationale en juillet 2006 et octobre 2007sur la LOLF, la Cour des comptes avait relevé que les nombreux dispositifs d’allègement des charges sociales étaient insuffisamment évalués en dépit de la charge financière croissante qu’ils représentaient pour les finances publiques (27,8 Md€ en 2007, soit 1,5 % du PIB). S’agissant des allègements généraux sur les bas salaires, leur efficacité sur l’emploi était trop incertaine pour ne pas amener à reconsidérer leur ampleur et, a fortiori, leur pérennité.

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