Logo du site

Article publié le 13 janvier 2005.

Tous ensemble le 20 janvier

Ce gouvernement et son ministre des finances (le troisième en peu de temps !) continuent à développer leur activité antisociale. Les attaques permanentes contre les salariés se traduisent par une perte de confiance. En janvier, selon l’INSEE, le moral des ménages se dégrade pour le troisième mois consécutif. Cela n’est pas surprenant et traduit malheureusement la politique actuelle reconnue comme de plus en plus libérale et à l’opposé de l’attente des salariés. Mais aujourd’hui, la résignation doit laisser la place à la réaction des salariés pour imposer d’autres choix !

Un discours qui ne passe plus

Le discours gouvernemental et ministériel est éculé. La théorie des "nécessaires sacrifices" pour plus de croissance, la perte des garanties sociales pour plus de "compétitivité" se heurtent au cons-tat de la population : pas de croissance, pas d’emplois, moins de service public, plus de profit pour les grandes entreprises, plus de réduction d’impôt pour les plus fortunés. C’est une politique d’accélération des inégalités qui frappe les populations aujourd’hui. Elle entraîne aussi une baisse de la consommation et l’attitude pessimiste des français tranche avec les prévisions qui se veulent rassu-rantes du gouvernement. L’ex-directeur général de la DGI, François Villeroy de Galhau aujourd’hui PDG de Cetelem interrogé par le journal " les Echos " indique : "En 2004, beaucoup d’espoirs ont été déçus. Les consommateurs se montrent donc plus prudents cette année. Il n’y a pas de retour en arrière, mais il n’y a pas non plus de regain d’optimisme". Pour la CGT, une augmentation des salaires permettrait de donner un nouveau souffle à l’économie.

Au ministère et à la DGCCRF, le discours ne passe plus. Les explications sur le "bien-fondé" des réformes, les réponses aux questions salariales par la mise en œuvre de la rémunération au mérite se heurtent à la " vraie vie " dans les services. Plus personne n’est dupe des grands discours, de l’agent au cadre. Cela s’explique par le résultat de réformes qui dégradent le service public.

La question salariale est à l’ordre du jour, Renaud Dutreil a traduit en chiffres ses provocations envers les fonctionnaires. Alors que la perte de pouvoir d’achat du point d’indice est unanimement évaluée à 5 % depuis 2000, le ministre attribue 0,5 % d’augmentation en mars et novembre et une prime pour les derniers échelons. Alors que tous les agents constateront une baisse de leur traitement en janvier (augmentation de la CSG, régime de retraite complémentaire), ce gouvernement tente de culpabiliser les 5 millions de salariés que sont les fonctionnaires en indiquant qu’ils coûtent trop cher à l’Etat !

Face à cela, l’Union Générale des Fédérations de Fonctionnaires - CGT avait appelé à de multiples initiatives en décembre.

Maintenant, la CGT dans l’unité avec la FSU, l’UNSA, la CFDT, FO et la CFTC, appelle tous les fonctionnaires (État, territoriaux et hospitaliers) à faire du 20 janvier une grande journée de grève et de manifestation.

Au Minefi et à la DGCCRF, il faut changer de politique

Depuis plusieurs années le discours est identique. Le ministère se doit de montrer l’exemple et sup-primer des emplois (à la DGCCRF 30 emplois supprimés en 2003, 27 en 2004 et 15 en 2005). Le laboratoire de Massy a vu ses effectifs théoriques réduits de 17 postes en 2004, passant de 63 à 46, puis 2 postes ont encore été supprimés en 2005.Toutes les antennes et la quasi totalité des secteurs ont été fermés, dans des conditions inacceptables voire scandaleuses. Ces secteurs avaient été créés parce qu’ils étaient nécessaires à la couverture du terrain par notre administration. Leur suppression complique donc la tache des agents, à moins que le but de cette opération ne soit jus-tement de nous empêcher d’effectuer partout l’ensemble de nos missions.

Tout cela entraîne inévitablement des difficultés d’organisation pour les unités concernées, et au final une dégradation du service public.

La régionalisation du service que notre Directeur Général veut absolument imposer va dans le même sens d’un changement de finalité de la DGCCRF. On ne s’y prendrait pas autrement si l’on voulait transformer les enquêteurs en « journalistes », capables de renseigner les ministres sur un secteur économique, et éventuellement d’agir ponctuellement en cas de crise. Bien sur, il faudra bien que l’administration continue à faire de l’affichage et à communiquer dans les médias, on gardera donc une capacité minimale de contrôles basiques, pour faire du chiffre en contrôlant les petits opérateurs économiques et en laissant tranquilles les grands groupes.

Cette évolution est totalement contraire à une politique efficace de protection des consommateurs, qui supposerait une capacité d’intervention sur tout le territoire, aussi bien au niveau de la production que de la distribution des biens et des services. Par ailleurs, la mission concurrence est sans conteste celle qui est mise en avant par l’administration. Mais on a déjà vu ce qu’il en est advenu pour ce qui concerne la commande publique et l’on se demande s’il est vraiment utile de chercher toujours plus d’indices de pratiques anticoncurrentielles sans se soucier du résultat effectif auquel ils aboutissent.

Moins de reconnaissance et plus de pression

Les ministres et directeurs généraux successifs se félicitent de reconnaître les qualifications des agents. Mais ils n’ont fait qu’instaurer un mode de gestion des personnels lié au "mérite", avec la ré-forme de la notation, et la prime "Sarkozy" de 400 €, dont on se demande toujours sur quels critères elle sera attribuée.

Les plans de qualifications sont loin des attentes des personnels et la différence entre qualifications demandées et payées ne fait que s’accroître. Même les indemnités kilométriques ne sont pas revalorisées. L’addition de mesures qui attaquent les garanties collectives des personnels devient insupportable.

La mise en place de la LOLF va placer la gestion des services déconcentrés sous la tyrannie des statistiques et des indicateurs. Cela risque fort d’aboutir à une pression reportée directement sur les agents avec les objectifs à atteindre dans le cadre du nouveau dispositif de notation évaluation.

La mobilisation grandit

Entre octobre et décembre, les personnels de la DGCCRF ont massivement soutenu (plus de 2000 signatures) la pétition intersyndicale qui réclamait notamment que toute réforme de structure permette une amélioration du service public par une plein exercice de nos missions s’appuyant sur l’Instruction Générale missions.

En réponse à la consultation lancée par l’intersyndicale, ils ont approuvé dans les mêmes proportions (près de 1900 réponse positives) les deux principales revendications formulées sur le projet de réforme des services déconcentrés : conservation de la masse salariale à l’échelon national et main-tien du département comme périmètre d’exercice des missions et d’appartenance des agents

Le Directeur Général a été obligé d’en tenir compte et a fait évoluer le projet de réforme par rapport au contenu du rapport du groupe de travail initial. Mais ces évolutions restent minimes et le fond du projet reste : la régionalisation des services déconcentrés de la DGCCRF, qui dégradera en-core les conditions de travail des agents et la qualité du service rendu à la collectivité.

Pour que ça change, il faut encore amplifier la mobilisation. Participez aux assemblées générales et à l’action !

Le 20 janvier à la DGCCRF comme dans toute la fonction publique,
TOUS EN GREVE POUR IMPOSER NOS REVENDICATIONS


 Revalorisation du traitement d’au moins 5% de la valeur du point d’indice ;

 Arrêt des suppressions d’emplois ;

 Modification du projet de réforme afin de maintenir le département comme périmètre d’exercice des missions et d’appartenance des agents

 Une autre mise en œuvre de la LOLF maintenant la gestion de la masse salariale à l’échelon national

 Mise en œuvre d’un plan pluriannuel de qualifications ;

 Défense des garanties collectives des agents ;

 Revalorisation du régime indemnitaire et des frais de déplacement.

Retour en haut