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Article publié le 20 septembre 2006.

Bon appétit, messieurs…….

En même temps qu’on annonçait au fonctionnaire « de base » les valorisations de salaire mirifiques auxquelles il avait droit :

 0,5 % d’augmentation au 1° juillet 2006 et au 1° février 2007
 un point d’indice au 1° novembre 2006

paraissaient au Journal Officiel un arrêté du Minéfi « fixant les conditions d’attribution de la NBI en faveur des personnels exerçant des fonctions de responsabilité supérieure. » ( arrêté du 8 juin 2006, paru dans le JO du 7 juillet ) et un décret instituant une prime de performance pour les directeurs ( décret du 11 août 2006, paru au JO du 12 août )

L’arrêté ne constitue pas à proprement parler une nouveauté, puisqu’il s’agit de la reconduction de la NBI « cadres sup »instituée en avril 2004. Appliquée à notre service, notre DG se voit attribuer 180 points d’indice par mois, nos deux chefs de service 125 points, nos sept sous-directeurs 110 points ou 90 points, le directeur de projet, le chef de la DNE et de l’Ecole, les sept directeurs régionaux, 80 points, alors que les CSR en touchent 70. Enfin, 12 directeurs départementaux obtiennent 70 points chacun.

Au total, pour l’ensemble du Minéfi, sont ainsi distribués plus de 500 000 points d’indice à une poignée de ces personnes « exerçant des fonctions de responsabilité supérieure » ( sic ). Cela représente au bas mot 2,5 M€ d’émoluments supplémentaires par an aux frais du contribuable pour les responsables supérieurs du MINEFI (225 000 € pour ceux de la DGCCRF). Sans compter que, par ailleurs, ces points d’indice supplémentaires seront pris en compte pour le calcul de la retraite.

Et une nouveauté lourde de sens politique…

La prime de performance instituée par le décret, dont le montant peut représenter 20 000 euros, est une prime d’un nouveau genre, le plus détestable, puisqu’elle vient récompenser les directeurs qui auront le mieux organisé la course au rendement et aux statistiques dans leur service, ceux qui exécuteront avec le plus de zèle les priorités politiques du moment : rémunération au mérite et productivité à tout prix, même au détriment du service public.

On rappellera en passant que les directeurs bénéficiaient déjà de neuf systèmes de primes.

Alors, qu’en est-il de la culpabilisation du fonctionnaire qui coûte si cher et dont l’entretien tôt ou tard ruinera le budget français ?

On est heureux de constater que ceux qui nous tiennent ce discours sont miraculeusement épargnés par ce genre de scrupules……

Encore un effort, camarades, c’est pour la bonne cause qu’on vous demande de mettre un coup de collier supplémentaire !…….

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