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Article publié le 10 mai 2007.

IRIS renforce la perversion du système statistique à la DGCCRF.

La Direction Générale avait déjà vendu SORA aux agents comme une aide à l’enquête. 10 ans après, SORA est toujours un outil lourd, peu efficace et chronophage provoquant encore la colère des agents.

IRIS (Intégration et Restitution des Informations Saisies) sera déployé dans les directions départementales dans les prochaines semaines. Avec ce système, le suivi de l’activité des agents portera essentiellement sur son aspect quantitatif et poussera encore à la superficialité de nos contrôles.

IRIS outil de flicage !

IRIS est un outil de traitement automatisé de suivi nominatif de l’activité des agents, autrement dit c’est du « flicage » !

La preuve : les états descriptifs auxquels ont accès tous les agents mentionnent systématiquement les noms des enquêteurs ayant effectué un contrôle, même lorsque ce dernier est ancien. Big brother en action !

La CGT estime que cela n’est pas nécessaire au travail des enquêteurs. Elle exige que les noms des agents n’apparaissent pas dans les états descriptifs.

IRIS renforce l’individualisation du travail.

Malgré ses promesses lors de la mise en place de SORA, la Direction Générale franchit une étape en intégrant dans un même logiciel les données issues de SORA, d’AGAT et d’ACCUEIL.

Si pour l’instant, aucun croisement n’est opéré entre AGAT et SORA, techniquement cela est possible, puisque ACCUEIL et SORA sont croisés.

La CGT continue à s’opposer à tout croisement des données d’AGAT et SORA.

IRIS édite des états de synthèse extrêmement détaillés sur l’activité de chaque agent, plaçant celui-ci dans la position de devoir tout justifier, y compris des disfonctionnements liés à l’organisation de travail ! Cela est inacceptable !

L’administration casse ainsi les collectifs de travail et généralise les objectifs quantitatifs individuels. Cette logique aura deux conséquences : avancer dans l’instauration du salaire au mérite et calculer à terme, dans le cadre de la LOLF, des coûts d’enquête.

La CGT n’accepte pas cette logique régressive !

IRIS réduit notre activité à des bûchettes.

IRIS est un programme qui amplifie la tendance de l’administration à se cacher derrière les chiffres pour occulter ses manques. Ainsi le service abandonne toute action visant à réprimer les infractions complexes en matière de PCR, de consommation ou de tromperie et falsification peu génératrices de statistiques.

La CGT dénonce la perversion du système statistique à la DGCCRF.

Parce que les agents ne peuvent se reconnaître dans un système qui ne rend pas compte objectivement de leur activité !

Parce que les objectifs statistiques sont devenus le seul but de l’administration. Cela est d’autant plus inacceptables que ces statistiques sont basées sur des données complexes et peu fiables, parfois même sans pertinence ou mensongères.

La multiplication des petits pains

Lu dans le dernier guide d’utilisation SORA, un contrôle effectué par deux enquêteurs provoque la saisie de deux données d’enquête.

La CGT considère que nos missions de service public consistent en premier lieu à veiller à l’application des réglementations pour lesquelles nous sommes habilités. Le syndicat s’oppose aux seuls indicateurs quantitatifs considérant l’inanité d’une telle approche s’agissant de services d’enquêtes tels que la D.G.C.C.R.F.

La CGT exige le respect systématique de la loi informatique et liberté


 toutes les requêtes faites dans la base de données SORA doivent être inscrites dans les arrêtés soumis à la CNIL.

La CGT revendique


 la mise en place d’un observatoire des statistiques émanant du CTP, qui permettrait de suivre l’utilisation faite des statistiques, vérifier la pertinence de tel ou tel indicateur, combattre les dérives, trucages, utilisations inappropriées et lectures spécieuses, inexactes ou dévoyées et qui proposerait des solutions alternatives.

 l’adoption rapide de trois mesures concrètes :

  • simplifier le système statistique : les codes de saisie des données AGAT et SORA sont trop nombreux et trop détaillés
  • supprimer les indicateurs de flicage, à savoir : le nombre de visite par année et par agent sur le terrain (n°2) et le nombre de suites données aux contrôles par agent (n°9). Ils sont générateurs de pression individuelle sur les agents, et l’augmentation programmée de leur valeur cible poussera directement vers toujours plus de contrôles superficiels, au détriment des enquêtes approfondies.
  • retirer de l’indicateur temps consacré à l’enquête
    le temps formation,
    le temps contentieux,
    le temps communication.
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