Article publié le 26 janvier 2024.
La CGT appelle ses militant·es à aller rencontrer les travailleuses, travailleurs agricoles, les agricultrices et agriculteurs
Depuis plusieurs jours, les agriculteurs se mobilisent pour dénoncer leur faible rémunération. Les inégalités sont énormes dans l’agriculture avec 80% des aides captées par 20% des agriculteurs. La dérégulation du marché au niveau européen, avec la fin des quotas laitiers et sucriers, a favorisé la spéculation sur les matières premières et l’agrobusiness. Le libre échange organise le dumping social, pousse au gigantisme et fait exploser les émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture.
Comme les travailleuses et les travailleurs, notamment agricoles, de plus en plus de paysans ne vivent plus de leur travail. Dans le même temps, les prix de l’alimentation explosent et de plus en plus de salariés sont en difficulté pour manger correctement. Pourquoi ? Parce que les richesses sont captées par les multinationales de l’agroalimentaire et par la grande distribution dont les marges atteignent des records. Les salariés de l’agriculture comme de l’industrie agroalimentaire, du commerce, du transport et de la logistique, ne voient pas la couleur de ces profits.
Au contraire, la course au gigantisme, le développement de fermes usines, de mega abattoirs, suppriment des emplois et dégradent encore les conditions de travail d’une main d’œuvre ultra précarisée. Premiers confrontés aux conséquences du dérèglement climatique, les paysans sont aussi les premiers perdants du manque d’accompagnement pour la transition environnementale de l’agriculture.
Pour épargner le capital, patronat et gouvernement répondent, à chaque crise, par la remise en cause des normes environnementales et par des subventions ponctuelles aussitôt captées par les plus grosses exploitations. Pour exonérer les puissants, l’Extrême droite organise les mises en opposition sexistes, racistes et homophobes.
Au contraire, c’est l’ensemble du modèle agricole qu’il faut repenser pour bien produire, bien manger et bien vivre de son travail. Ce sont les salaires qu’il faut augmenter pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de s’acheter une nourriture de qualité, produite localement.
À rebours de la course au gigantisme, le défi environnemental exige de revoir en profondeur le modèle agricole pour produire localement dans le respect de l’environnement et garantir aux paysans la juste rémunération de leur travail.
La CGT appelle ses militantes et militants, partout où c’est possible, à créer les conditions permettant de faire converger les revendications des salarié·es, des travailleuses et des travailleurs agricoles et des agricultrices et des agriculteurs. Nos échanges doivent permettre d’élargir la mobilisation et de créer des convergences sur les moyens de bien vivre de son travail, de bien manger, tout en protégeant notre santé et celle de la planète. D’ores et déjà, la CGT a pris contact avec la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des
exploitants familiaux (Modef).