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Article publié le 20 avril 2020.

En marche vers la nouvelle vague ?

Le mot d’ordre gouvernemental est lancé : il faut retourner au turbin !

Alors que des secteurs non essentiels n’ont pas encore été mis à l’arrêt, alors que les protections élémentaires manquent toujours, alors que les hôpitaux sont encore débordés et les soignants épuisés, le gouvernement veut déjà tourner la page.

Bruno Lemaire : « il faut reprendre l’activité si on ne veut pas laisser un champ de ruine derrière nous  ».

Effectivement, seul le travail produit de la richesse, ils s’en rendent compte aujourd’hui, mais il faudra sans doute leur rappeler demain.

Nous n’avons jamais été pour un arrêt total de toute activité, mais pour le maintien uniquement des activités essentielles, ou même pour le redémarrage d’usines indispensables dans la période (usine de fabrication de bouteille d’oxygène médical Luxfer). Mais ce gouvernement et le patronat préfèrent poursuivre ou redémarrer la production de voitures (alors que nous n’avons pas le droit de nous déplacer librement) ou de mayonnaise !

Et puis, qui a dores et déjà mis en ruine les services publics de ce pays, bien avant le confinement ?

Il ne s’agit pas de rester confinés indéfiniment, mais jusqu’à quand ?

Encore une fois le débat public a été occulté ; il ne s’agit pas que d’une question scientifique mais aussi de la façon dont le gouvernement gère la pandémie et dans l’intérêt de qui.

Après avoir compté, au départ, sur l’immunité collective (une fois que 60 à 70% de la population aura été contaminée, elle sera immunisée), le gouvernement a changé de stratégie (comme Boris Johnson, Donald Trump...).

Pourquoi changer de stratégie ?

Parce que cette immunité naturelle n’aurait pu s’acquérir qu’au prix de dizaines, voir de centaines de milliers de morts en France.

Le gouvernement est donc passé à une stratégie visant à réduire la circulation du virus par le confinement, afin de permettre aux hôpitaux d’absorber le surcroît de malades, c’est « l’écrasement de la courbe ».

Il n’est plus question aujourd’hui de passer un pic épidémique mais maintenir un plateau de nombre de malades.

Pour autant, vouloir simplement étaler le nombre de malades (et donc de morts) dans le temps pour le rendre acceptable par la population, c’est scandaleux.

Des travailleurs déconfinés à cause de patrons décomplexés !

Il n’est pas question pour nous de réclamer un confinement jusqu’à la distribution d’un vaccin dans plus d’un an, mais de poser la question de la stratégie (un confinement dans quel but ?) et donc de la date du déconfinement et de ses conditions.

En effet, un objectif est envisageable (et a été atteint dans certains pays) : diminuer à quasi zéro le nombre de nouvelles contaminations.

La durée pour l’obtenir dépend de l’intensité du confinement (c’est aussi pour cela que nous nous battons depuis le début pour la mise à l’arrêt des secteurs non-essentiels), mais les exemples étrangers nous prouvent que c’est envisageable en deux mois.

Un mois de confinement c’est long, mais nous devons nous adapter à la pandémie.
Paradoxalement, le gouvernement avait d’ores et déjà prévu que son déconfinement prématuré pourrait entraîner un confinement indéfini pour 20 millions de personnes !
Il est inacceptable de diviser la population entre les confinés sans limite et la chair à canon qu’on envoie au casse pipe pour les profits d’une ultra-minorité.

Alors que patrons, ministères et directions envisagent d’ores et déjà le redémarrage, nous nous battrons jusqu’au bout pour la santé et la sécurité des collègues.
« Le 11 mai est un objectif » ont déclaré plusieurs membres du gouvernement. Pour nous l’objectif est la sécurité des travailleurs (et donc de la population), c’est-à-dire zéro contamination.

Et en tout état de cause, pas question de repartir « comme avant », pour produire coûte que coûte dans n’importe quelles conditions pour les salariés et la planète. C’est l’occasion de s’interroger et de réorienter très profondément les systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques.

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