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Article publié le 25 novembre 2015.

Motion du laboratoire de Montpellier contre la réforme des « horaires variables » : Intersyndicale FO – CFDT – Solidaires – CGT, et agents non syndiqués du laboratoire de Montpellier

Les agents du laboratoire de Montpellier, réunis en assemblée générale le vendredi 20 novembre 2015, dénoncent le prétexte de la mise en place du logiciel SIRHIUS, pour imposer une harmonisation contre-productive, et par le bas, des règlements intérieurs spécifiques existants dans chaque laboratoire, avec pourtant des résultats avérés depuis plus 15 ans.

L’UD du SCL semble, en effet, avoir décidé d’aligner les horaires de son personnel de laboratoire, sur celui des administratifs du ministère. Et, outre l’activité spécifique liée au travail en laboratoire, dans un contexte éternellement reconduit de restriction de personnel, nous ne pensons pas que ce choix soit pertinent.

Pourquoi ?

Les raisons sont simples, et il est d’ailleurs surprenant que les chefs d’établissements n’aient jamais eu l’idée de vous le faire remonter : parce que, tout simplement, le travail de laboratoire n’est pas un travail administratif.

Lors du passage aux 35 heures, les horaires et leurs modalités, ont été négociés localement, en réunions de groupes de travail. Des accords ont été signés ; et depuis plus 15 ans désormais, aucun vice de fonctionnement n’a été avéré. Ce qui prouve que le système fonctionnait à merveille.

Alors pourquoi changer une équipe qui gagne ?

Les résultats sont là, les objectifs sont atteints au sein du SCL. Voulez-vous imposer une réforme telle que l’ont subi la DGCCRF et la DGDDI, alors que les fameux « objectifs  » de ces deux directions n’ont pas été atteints cette année ? Comme c’est bizarre : les réformes/restructurations engendreraient des « échecs  » ?

Les objectifs des laboratoires ont, eux, été atteints ; vous souhaitez donc vous aligner sur les « échecs  » de nos voisins ?

Imposer sans se questionner, ou sans réellement connaître la réalité du terrain, ne s’avère que contre-productif, voire très néfaste. On ne peut pas mettre dans le même moule des personnes qui gèrent des dossiers (qui peuvent être traités pendant les plages horaires imposées, et même en plusieurs fois), et d’autres qui suivent un protocole analytique, strict et rigoureux qui impose souvent des présences à des heures « fantaisistes pour des agents de bureau » (tôt le matin, ou entre midi et 14 heures).

Solution …

Vous les décideurs, les imposeurs, réécrivez-nous donc le protocole de toutes les analyses de chimie, de physique, de microbiologie, afin qu’ils s’adaptent aux horaires que vous voulez nous imposer. Et au passage, supprimez-nous toutes les contraintes d’accréditations COFRAC, qui rendent encore plus compliquées, nos latitudes de présence.

Si vous voulez de la qualité analytique, telle que vous l’avez toujours eue, les plages fixes imposées sont inadaptées, d’autant plus, si elles sont associées à une pause méridienne obligatoire, car certains protocoles analytiques s’exercent sur 6 heures d’affilée, justifiant ainsi la journée continue. En microbiologie, par exemple, des délais rigoureux d’incubation avant repiquage, la préparation extemporanée de milieux spécifiques, la décongélation des échantillons à analyser, etc… sont imposés. Dans d’autres sections, les analyses par test ELISA (recherche d’espèces animales, dosage d’allergènes, recherches de virus par PCR …) nécessitent le respect de temps de réaction strictement chronométrés et devant s’effectuer de manière continue, sous peine que le résultat analytique soit faussé. Des appareils tels que les flux continus doivent être contrôlés en cours d’analyse pour éviter d’avoir à relancer entièrement une séquence. Il existe beaucoup d’autres raisons, que nous pourrions développer s’il le faut.

Et si pour une fois, on refusait le changement imposé de plus haut … ?

Nous ne doutons point du fait que le logiciel SIRHIUS et l’harmonisation qu’il semble imposer n’émane pas du SCL, mais de plus haut. Mais le SCL est une petite structure de moins de 400 agents. Pourquoi une structure si petite existe t’elle encore ? Et bien sans doute parce que nous ne fonctionnons pas comme les autres.
Alors pourquoi imposer un « moule » de fonctionnement calqué sur des dizaines de milliers d’agents aux fonctions administratives ?

Vous êtres notre représentant au sein du ministère, c’est à vous Monsieur Péruilhé, tout d’abord d’accepter de comprendre qu’un laboratoire ne fonctionne pas comme des bureaux ; et puis ensuite, de vous battre pour préserver l’harmonie et l’efficacité de votre service, auprès de vos instances supérieures, afin de garder un fonctionnement, décalé du reste du ministère, de par son activité, mais adapté, et qui d’ailleurs l’a prouvé depuis des années.

Conclusion

Nous ne sommes pas des administratifs, et un laboratoire ne fonctionne pas comme une DDFIP ! L’analyse d’un dossier peut se faire selon son bon vouloir, et de façon fractionnée ; demandez donc à une analyse accréditée si elle accepte notre « bon vouloir », ou qu’on remette une de ses étapes au lendemain !

Si la réforme passe, demain, tous les agents respecteront scrupuleusement leurs heures imposés, même si des analyses sont en cours, même s’ils ont la latitude temporelle d’en lancer.

La flexibilité des horaires permet de parer à l’imprévu analytique, aux alertes, aux crises sanitaires ; et malgré cette période de crise sociale, de restructurations, et de restrictions de personnel et de budget, nous y parvenons encore dans notre fonctionnement actuel. Aussi, les agents présents à cette assemblée générale, refusent catégoriquement l’instauration de plages fixes, et réclament le maintien de la vacation minimale de quatre heures par jour, telle que l’autorise l’article 6 du décret 2000-815 du 25 août 2000, ainsi que le statut de journée continue qui en découle, avec 30 minutes de pause méridienne, sur site, et non décomptées. Ils exigent par ce biais de conserver le fonctionnement actuel de leur laboratoire, sans concession, car sans jamais l’ombre d’un dysfonctionnement depuis presque 15 ans désormais.
La qualité et la performance sont au rendez-vous et reconnues, préservons les, telles qu’elles fonctionnent !

Nous connaissons tous le concept du pompier pyromane ; vous inventez désormais celui du pompier pyromane inversé, car après avoir longuement réfléchi et travaillé sur les risques psycho-sociaux, vous allez imposer une réforme qui ne pourra qu’en générer de nouveaux : bravo pour cette innovation !

Le laboratoire de Montpellier se réserve le droit d’appeler au boycott du CT du 17 décembre, pour la simple et bonne raison que tout est déjà écrit et donc joué ; cette réunion ne sera qu’un leurre de négociation.

Le personnel restera vigilant aux décisions de l’UD, en vue de la mise en place d’éventuelles actions futures.

31 Agents présents, 31 agents favorables à la motion

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