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Article publié le 21 octobre 2015.

La DDPP de Paris - Une direction à la dérive - Des multiples raisons pour faire grève le 8 octobre

Cette direction s’illustre une fois de plus par son mépris marqué à l’égard des personnels, de leur travail, de leurs missions et de leurs conditions de travail.

Bref historique : Depuis 2010, la DDPP de Paris a été placée sous l’autorité du Préfet de Police, situation atypique au regard des autres DDI. Cette entité regroupe les agents CCRF et les agents DSV composés d’agents Agriculture, d’agents de la Police nationale, d’agents territoriaux de la Ville de Paris (Administrations Parisiennes).

Cette organisation administrative et un management directorial brutal ont été sources de problèmes récurrents, qui ne font que s’accroître au fil du temps.

Changements autoritaires d’attribution

De 2011 à 2014, la direction a procédé à des mobilités internes des agents CCRF sans réelle nécessité de service, sans concertation et sans aucune considération pour le travail et l’investissement des personnels. Des syndicalistes, élus du personnel, ont également été les cibles de ces mobilités internes forcées. Après plusieurs motions intersyndicales et pétitions du personnel, le directeur a pour l’instant cessé cette pratique, qu’il présentait comme un modèle de gestion à étendre à tous : un changement tous les deux ans.

Taux de rotation des agents : indicateur de RPS dans la gestion du personnel.

Ces conditions de travail très dégradées ont provoqué départs à la retraite et mutations de nombreux agents CCRF vers les directions d’Ile de France. Même les collègues CCRF inscrits sur le tableau de mutation 2015 pour Paris se sont retirés du tableau ! Qu’importe puisque de nouveaux agents CCRF sont affectés à la sortie de l’École, alors même que le directeur rechigne à recevoir quelques stagiaires en formation !

Une volonté affichée de ne pas respecter les règles :

Absence de réunions du Comité d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) : Alors que les textes Fonction Publique prévoient 3 réunions du CHSCT par an, la direction n’a appliqué cette règle qu’en 2015 et n’a réalisé que deux CHSCT entre 2011 et fin 2014 !

Refus de mettre en place le groupe de travail sur les risques psycho sociaux (RPS) avec les membres du CHSCT : Alors que cette obligation est prévue par l’accord Fonction Publique du 22 octobre 2013, a été rappelée à tous par le Secrétaire Général du Gouvernement, dans un courrier du 10 juillet 2015, la direction préfère ne pas appliquer ce texte et y substituer un groupe de travail non représentatif excluant les membres du CHSCT ! La CGT disposant dans cette instance de 3 sièges sur 6, cela explique sans doute cette construction en dehors des textes.

Non-respect de la norme minimale de 11 m2/agent dans les bureaux collectifs

Cette norme relative à la dimension des bureaux collectifs est définie par l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité). Cette dimension est même portée à 15 m2/agent, en cas de réception du public, ce qui est notre cas. Bonjour l’entassement du personnel et l’aggravation des conditions de travail. Pour mémoire, la CGT avait demandé dès 2010-2011, avant l’arrivée des collègues DSV, que des travaux d’agrandissement soient effectués au 4ème étage. Sans succès. Le confort de travail des cadres ayant été préservé avec leurs grands bureaux.

Disparition du logiciel de congés Casper

Depuis plusieurs mois, ce logiciel ne fonctionne plus et les personnels CCRF, Agriculture et Administrations Parisiennes ont dû reconstituer les antériorités du 1er semestre 2015. Dans le cadre de cette reconstitution, il faut préciser que les congés pris sur la première semaine de janvier 2015 étaient automatiquement décomptés au titre de l’année 2014, en cas de reliquat de congés, même si l’agent voulait les prendre au titre de l’année en cours.

Les policiers bénéficiant d’un logiciel extériorisé (Geopole), n’ont pas été touchés lorsque Casper a grillé ! Tous les agents hors policiers doivent depuis le décès de Casper déposer leurs congés sur titre papier !

Il est vrai que la direction ne savait pas utiliser l’outil informatique Casper, puisqu’elle procédait à un calcul manuel de la ventilation des congés annuels et RTT pour déterminer le droit ou non aux jours fractionnement. Il fallait donc avoir pris 5 jours ou 8 jours de congés annuels (stricto sensu) hors périodes (entre le 1er janvier et le 30 avril et du 1er novembre au 31 décembre) pour bénéficier de 1 ou 2 jours de fractionnement !

Pour cette année, la direction a consenti à accorder les jours de fractionnement, même si les agents avaient posé des RTT au lieu des CA sur la période d’octroi.
Inutile de dire que pour le personnel RH, cette affaire est un vrai casse-tête. Il lui faudra également défalquer manuellement des jours de congés en fonction des jours de congés maladie !

Panne du "portail des applications" CCRF

Depuis une dizaine de jours, le personnel CCRF est privé de ses outils fondamentaux de travail que sont SORA et IRIS et ce de manière complètement incompréhensible, alors que cela fonctionne dans toutes les autres directions. L’enregistrement informatique des courriers arrivées et départs, des données d’enquête est paralysé. Las, les beaux indicateurs de traitement de dossiers et de délai de réponse qui ne s’appliquent qu’au seul personnel CCRF sont déjà compromis !

Nous nous interrogeons sur l’origine du dysfonctionnement et les moyens mis en œuvre pour le faire cesser, voire sur la volonté réelle d’y remédier.

Vigipirate à la DDPP 75 : un des bâtiments les mieux protégés de France !

Depuis les événements tragiques de début d’année, la trentaine de policiers affectés à la DDPP assure par demi-journée un rôle de "vigiles" à la porte du bâtiment. La direction est donc fermée à double tour et on ne peut ni entrer ni sortir, avant 8 heures 30, entre midi et 14 heures et le soir à partir de 17 heures, sauf durant quelques minutes parcimonieusement accordées. Bref une prison.

La lassitude est grande chez certains policiers, chez les agents de toutes origines et sans doute chez les cadres qui assurent avec plus ou moins de ponctualité, l’ouverture et la fermeture des portes. Outre que cette opération est inutile sur le plan de la sécurité, elle démotive profondément le personnel, qui attend dehors, qui attend dedans que la grille s’ouvre enfin.

Ces dysfonctionnements majeurs montrent une fois de plus que l’intégration de la DDPP de Paris au sein de la Préfecture de Police n’est pas compatible avec le travail CCRF.

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