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Article publié le 12 novembre 2007.

Courrier de Bernard THIBAULT à Christine LAGARDE, Ministre de l’Economie sur la hausse des prix

Madame la Ministre,

La nouvelle flambée des prix des produits pétroliers aggrave les hausses intervenues dans l’alimentation depuis le début de l’été ainsi que les augmentations régulières des coûts de logement et de nombreux services.

Les produits industriels, dont l’évolution des prix était restée jusqu’à présent modérée, entrent aussi dans un cycle de hausses. Ces dernières deviennent de plus en plus insupportables pour des millions de foyers. Elles appellent des mesures d’urgence du gouvernement.

Parmi les mesures immédiates, la réforme de la fiscalité sur les produits pétroliers apparaît indispensable. Les consommateurs doivent bénéficier d’une diminution des taxes compensant les hausses intervenues, qui pèsent notamment sur les frais de transport pour se rendre sur le lieu de travail, sur le coût de chauffage supporté par les salariés et les retraités. La perte de recettes pour les finances publiques peut être compensée par une taxation exceptionnelle sur les bénéfices des compagnies pétrolières.

Bien qu’imparfait, le dispositif de « chèque-transport » doit être d’application directe pour tous les salariés.

Une grande partie des salariés est déjà confrontée à des pertes sensibles de pouvoir d’achat. Les augmentations de prix pèsent très lourd sur les salariés les plus modestes. Les politiques d’individualisation des salaires engendrent des inégalités qui défavorisent le plus grand nombre, et conduisent au tassement des niveaux de rémunération vers le bas des grilles.

La Conférence sur les Revenus et le Pouvoir d’achat qui s’est tenue récemment n’a apporté aucune conclusion allant dans le sens d’une revalorisation salariale. Si les employeurs ont obtenu de nouvelles exonérations de cotisations sociales, pas un centime d’euro n’a été octroyé aux salariés.

Votre gouvernement prétend répondre à leurs attentes en organisant avec la grande distribution et avec les compagnies pétrolières des discussions afin de les engager à une modération volontaire des prix. Cette politique n’est pas nouvelle. Son inefficacité est prouvée. Elle ne peut pas esquiver la question essentielle de la revalorisation des salaires.

Dans les entreprises comme dans la Fonction publique, de nombreuses mobilisations syndicales se développent pour porter une telle exigence. Des réponses concrètes sont attendues, tant de la part du patronat que des pouvoirs publics.

Attendant des réponses de votre part, tant sur l’instauration d’une dynamique de hausse des salaires que sur la fiscalité sur l’énergie supportée par les salariés, veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma considération.

Bernard THIBAULT
Secrétaire général

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